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Le mot du curé

Le passage du pardon

Chers frères et sœurs,

Notre avancée dans le désert du Carême se poursuit et déjà les lueurs de Pâques sont en vue. Pâques est plus qu’un passage (pessah), commémorant la libération du peuple hébreu de la terre de servitude en Égypte, il est LE passage. Pâques manifeste la libération définitive du Christ sur les forces de mort : « par sa mort il a vaincu la mort ». Pâques réalise la victoire éternelle de Jésus-Christ, « chemin, vérité et vie » sur les ténèbres ! Mais me direz-vous on a l’impression du contraire… La raison de ce paradoxe provient de ce que la victoire n’est aujourd’hui visible que dans la foi, tout comme le soleil n’est pas visible derrière les nuages alors que sa réalité ne fait aucun doute !

Mystère de Pâques, visible seulement aux yeux du cœur de celui qui se laisse toucher par la douce persuasion de l’amour du Christ. Le drame de notre monde c’est son aveuglement à l’égard de l’amour de Dieu : rappelons-nous de l’Évangile du 4e dimanche de Carême. Qu’est ce que l’aveuglement véritable ? Pas le fait d’être mal voyant évidemment mais plutôt l’orgueil de croire que l’on voit. Comme dit le Christ aux pharisiens : « du moment que vous dites : “nous voyons” votre péché demeure ! » Qu’en est il de notre propre aveuglement ? Sommes-nous sûrs de ne pas entrer dans la catégorie des pharisiens aveugles de l’Évangile ? En ces derniers jours de Carême, il convient de nous examiner, de nous laisser « scruter » par le regard du Christ (c’est le sens des scrutins qui précèdent le baptême des catéchumènes). Il existe un moyen d’être certain de sortir de l’aveuglement du péché : c’est le sacrement du pardon, véritable piscine de Siloé où nous pouvons laver notre cœur !        

Comme je le dis aux enfants du Caté, de la même manière qu’on lave son corps au quotidien, il est nécessaire de laver son cœur régulièrement. Sinon la vitre de notre âme est rendue opaque par la poussière. Conséquence : la relation à Dieu devient plus difficile, plus lointaine. Comme curé de la paroisse je suis triste de voir qu’il y a si peu de paroissiens qui viennent demander ce beau sacrement de la miséricorde. Bien sûr, je ne vois pas tous ceux qui vont le recevoir ailleurs ! Puisse t-il être nombreux à faire une démarche de confession en centre-ville ou à Fourvière ! Mais je crois qu’il y a encore beaucoup de paroissiens qui ignorent cette démarche — par peur ou négligence — et qui se privent ainsi de grandes bénédictions spirituelles et même de résurrections personnelles.

Permettez-moi de reprendre les mots de St Paul : « nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » (2 Co 5:20).

Bonne fête de Pâques à tous !

Père Yves+