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Le mot du curé

Le sacrement de Confirmation, à quoi ça sert ?

Nous venons de vivre deux beaux moments paroissiaux lors du week-end des 28 et 29 mai : le magnifique spectacle sur Charles de Foucauld et la fête paroissiale sous une pluie (de grâces !) mais qui a rassemblé environ 250 personnes pour le buffet partagé. Ces événements nous aident à approfondir la fraternité (le bienheureux Charles est le « frère universel »). Mais pour grandir dans la fraternité nous avons aussi besoin de l’aide de Dieu, donnée par son Esprit Saint en particulier dans les sacrements. J’ai pris conscience récemment que beaucoup de paroissiens n’étaient pas confirmés. Or pour les baptisés et ceux qui ont fait leur première communion enfants, il est indispensable de confirmer sa foi par le sacrement de confirmation. Mais pourquoi être confirmé ? Le Concile Vatican II dit ceci : « Par le sacrement de confirmation, leur lien [des baptisés] avec l’Église est rendu plus parfait, ils sont enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint et obligés ainsi plus strictement tout à la fois à répandre et à défendre la foi par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ. » Trois aspects sont à retenir.

1. Le sacrement de la Confirmation donne « la force spéciale de l’Esprit Saint ». Ce don de l’Esprit renouvelle les trois vertus théologales (foi, espérance et amour) du baptisé en lui donnant une force particulière pour persévérer dans sa vie chrétienne. Traditionnellement, on associe sept dimensions liées au don de l’Esprit : crainte (au sens de respect de Dieu), piété, science, intelligence, force, conseil et sagesse (Isaïe 11,1-2). Cette force est essentielle pour vivre en chrétien c’est-à-dire dans une attitude filiale bien décrite par Saint Paul : « Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Aussi bien n’avez-vous pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : Abba ! Père ! » (Rm 8,14-16).

2. La Confirmation renforce le lien du chrétien avec l’Église. Un des éléments du rite de la confirmation est l’imposition des mains, geste qui a toujours été réservé aux Apôtres et à leurs successeurs : c’est la raison pour laquelle ce sacrement est donné par l’Évêque, successeur des Apôtres.

3. Par la Confirmation le chrétien devient « adulte dans la foi ». Saint Thomas d’Aquin affirme que « la confirmation est au baptême comme la croissance est à la génération » ; ailleurs, il précise : « si le baptême est comme une naissance spirituelle à la vie chrétienne, la confirmation est la croissance spirituelle qui amène l’homme à l’âge adulte dans la vie spirituelle ». Adulte au sens de conscient de sa mission de chrétien, c’est-à-dire appelé par le Christ à devenir saint (vocation universelle à la sainteté de tous les chrétiens, cf Lumen Gentium n°39) et témoin du Christ dans le quotidien. La nature missionnaire de l’Église signifie que le confirmé assume sa responsabilité de rendre témoignage de sa foi au cœur du monde où il se trouve. On en trouve l’illustration au Cénacle : après avoir reçu la force du Saint-Esprit, les apôtres ne craignent pas de professer publiquement leur foi (Ac 2).

Le rite essentiel de ce beau sacrement est la chrismation sur le front (onction de Saint-Chrême, mélange d’huile d’olive et de parfum, pour signifier « la bonne odeur du Christ » 2Co2,15) du confirmand par l’Evêque qui prononce les paroles suivantes : « Sois marqué de l’Esprit Saint le don de Dieu ».

Si nous n’avons pas été confirmés, n’oublions pas qu’il est possible de recevoir ce sacrement à tout âge. N’hésitons pas à en parler avec un prêtre !

Père Yves+