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A PROPOS DE LA COMMUNION A LA MESSE

A la Messe, est-il convenable de dire qu’il y a ceux qui communient et ceux qui ne communient pas ? Le Catéchisme de l’Église Catholique « recommande vivement » la communion eucharistique en recevant l’hostie dans la mesure où les fidèles ont « les dispositions requises » (Catéchisme de l’Église Catholique nº1388). Il semblerait que tous ne communient pas ou que tous ne communient pas selon les mêmes modalités. Chacun est aimé d’une manière unique et personnelle et Dieu le Père a envoyé son Fils Jésus pour rétablir la communion avec tous : « Dieu veut que tous les Hommes soient sauvés » (1 Tim 2,4). Dans la mesure où nous le croyons et nous le voulons, nous sommes en communion avec lui, chacun selon ses dispositions. Il convient de rappeler que c’est la communion avec Dieu qui sauve et non pas la communion eucharistique sacramentelle (prendre l’hostie) en soi.

Au cours de la Messe, mémorial du sacrifice d’amour de Jésus sur la Croix, la communion avec Dieu se fait par le lien des frères, par l’écoute de la Parole et par le rite de la communion. Un accueil personnalisé à l’église et une salutation des voisins assises à nos côtés honore la communion avec le Christ qui a dit « quand deux ou trois sont réunis en mon Nom je suis présent au milieu d’eux » (Mt 18,20). Une deuxième modalité de communion est l’écoute attentive des lectures proclamées car il s’agit d’un dialogue de Dieu avec son peuple rassemblé. Jésus insiste dans l’Évangile pour que ses disciples conservent sa parole « si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort » (Jean 8,51), le Psalmiste chante « ta Parole est la lumière de mes pas, la lampe sur ma route » (Ps 118,105). Une lecture attentive de l’Évangile avant la Messe sera une aide précieuse pour écouter Dieu me parler au cours de la célébration. En troisième lieu, vient le rite de communion eucharistique. Il est pour tous et chacun le vivra selon ses dispositions. La parole de Jésus « si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous » (Jn 6,53) ne doit pas être lu comme un absolu. C’est un principe de lecture de la Bible, un verset ne peut être lu séparément des autres. Citons « Va ta foi t’a sauvé » (Mc 10,50) ou encore « Dieu est riche en miséricorde (…) c’est par grâce que vous êtes sauvés » (Ep 2,4.5). 

C’est pourquoi, la communion eucharistique peut être de désir (à sa place par la prière ou en recevant la bénédiction) ou bien sacramentelle en recevant l’hostie, selon les dispositions de la personne. La communion de désir est bien réelle, c’est donc un abus de langage de dire que certains communient et d’autres pas à la messe. Pour discerner la forme de communion qu’il convient, il est important de comprendre la cohérence de vie sacramentelle que chacun est appelé à vivre selon son état de vie et sa situation du moment. Un bon jardinier sait que la quantité d’eau à l’arrosage dépend de la variété des plantes et de leurs contexte de vie (température, sol). Il est donc plutôt sain de constater que les personnes sincères ne communient pas toutes de la même manière. Régulièrement des personnes viennent me poser des questions pour savoir le mode de communion qui leur convient le mieux, pour le moment. C’est un signe de maturité spirituelle louable que de vouloir en parler dans le but de communier à Dieu de la manière la plus sincère et la plus féconde. C’est la communion la plus adaptée qui portera le plus de fruits dans notre vie. Dieu aime chacun de ces enfants infiniment sans relation avec sa manière de communier.

Bonne fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Père Xavier Bizard

Accompagnateur de l’initiation chrétienne des adultes