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Le mot du curé

Quarante jours pour centrer sur l’essentiel

« À quoi ça sert le Carême ? » Voila une belle question à se poser ! Les 40 jours du Carême sont un temps limité, donné pour nous convertir, c’est à dire  nous tourner résolument vers le Seigneur Jésus, unique Sauveur.

Un temps limité… 40 jours cela passe vite : comme dit le Pape François : « Ne laissons pas passer en vain ce temps ! » La limite des jours rappelle la limite de notre vie terrestre : et si c’était notre dernier Carême ? Osons le vivre comme si c’était le dernier avant notre mort, le face à face ultime avec Jésus. Sommes-nous vraiment prêts pour LA rencontre ? Pour le Mercredi des cendres le prophète Joël nous invitait à « déchirer nos cœurs ». Cela implique de scruter notre capacité à nous confier à l’Amour de Dieu.

…donné pour nous convertir. Sommes-nous vraiment centrés sur l’Essentiel, la confiance en Dieu ? Cela passe par l’ouverture de notre cœur au Cœur de Dieu. Comme dit Jean-Paul II, « la miséricorde divine suscite la miséricorde humaine ». Autrement dit, c’est parce que nous nous laissons « miséricordier » par Dieu, que nous pouvons exercer la miséricorde envers les autres. Citons ce magnifique passage tiré du « Petit Journal » de Sainte Faustine dans lequel Jésus s’adresse à chacun d’entre nous :

« Ma miséricorde est à l’œuvre dans tous les cœurs qui lui ouvrent la porte; le pécheur comme le juste ont besoin de la miséricorde. La conversion comme la persévérance est une grâce de ma miséricorde. (…) Que les âmes qui tendent à la perfection adorent particulièrement ma miséricorde (…) qu’elles se distinguent par une confiance illimitée en ma miséricorde. Je m’occupe moi-même de la sanctification de ces âmes. Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen et c’est la confiance. Plus sa confiance est grande, plus l’âme reçoit. Les âmes d’une confiance sans bornes me sont une grande joie car je verse en elles le trésor entier de mes grâces. Je me réjouis qu’elles demandent beaucoup car mon désir est de donner beaucoup. Par contre je m’attriste si elles demandent peu, si elles resserrent leur cœur. ».    

Totalement confiants en Jésus, nous pouvons aimer Dieu et le prochain. Aimer Dieu en nous détournant des idoles illusoires de l’avoir, du savoir et du pouvoir. Aimer le prochain en voyant que « tout homme est mon frère » (Jean-Paul II). C’est le sens de l’expérience des cinq petites fraternités mises en place pour ce Carême.

C’est aussi le sens de l’accueil des demandeurs d’asile car, comme dit François, « les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles » sont inséparables.

Que le Magnificat de la Vierge Marie nous ouvre à un Carême de miséricorde !

Père Yves+