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Mot du curé en la Solennité de St Pierre et St Paul, le 29 juin 2025

L’AMOUR DE DIEU INTERPELLE

NOTRE COHÉRENCE DE VIE SACRAMENTELLE

Un jardinier sait qu’il ne suffit pas d’arroser beaucoup pour que la plante pousse. Il convient de doser la quantité d’eau en fonction de la variété de la plante, de la qualité de la terre et du climat. Ajouter trop d’eau ralentit la croissance, parfois noie la plante, ne pas en mettre assez la met en difficulté ou la fait mourir. La clef d’une bonne croissance est un équilibre entre les bons principes et la capacité de la plante à s’adapter. De manière analogique, il en est de même pour le croyant catholique qui veut grandir dans la foi en Dieu par les sacrements, avec son histoire personnelle et son milieu ambiant qu’il n’a pas toujours choisi. La Bible souligne une qualité fondamentale du croyant qui dispose à la communion avec Dieu. Il s’agit de l’intégrité (la droiture de cœur) qui cherche la cohérence de vie. Dieu promet de demeurer avec « Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice, et qui dit la vérité selon son cœur (Psaume 14,1). Quelque part, notre chemin de sainteté est la recherche de la cohérence de notre vie avec l’Évangile et les sacrements. Il importe donc de vouloir vivre notre vie sacramentelle de la manière la moins incohérente possible, pour accueillir le salut de Dieu qui « veut que tous les Hommes soient sauvés » (1 Tim 2,4). 

N’est-il pas cohérent de désirer le sacrement de la confirmation qui fait de nous des témoins engagés de l’amour de Dieu, pour vivre la communion sacramentelle à la messe, sommet de la vie chrétienne ? Le don du Saint-Esprit dans ce sacrement est une grâce que le parcours d’Initiation chrétienne des adultes dispose à recevoir.

N’est-il pas cohérent de pratiquer la réconciliation sacramentelle pour vivre de manière authentique et féconde la communion avec Dieu dans le sacrement du Corps du Christ dans l’hostie ? Quelle famille vit en bonne entente sans passer régulièrement par des moments de réconciliation ? La désaffection pour la confession sacramentelle pose la question de l’efficacité et la vérité de la communion sacramentelle avec Dieu dans l’eucharistie.

Deux des cinq commandements de l’Église mentionnent une confession et une communion sacramentelle au moins une fois par an (Catéchisme de l’Église Catholique nº2042). La pratique régulière de la messe dominicale fait grandir l’amour de Dieu et la Parole de vérité proclamée met en lumière nos incohérences. Elle conduit habituellement à un besoin de confession plus fréquente, par exemple avant les grandes fêtes.

Certes le sacrement de confession n’épuise pas la démarche de réconciliation avec Dieu et son prochain, mais il en est le signe efficace et la pédagogie. Son efficacité est redoutable et sa pédagogie forme la conscience humaine qui se connait de mieux en mieux sous le regard bienveillant de Dieu. La confession entraine à l’examen de conscience du soir avant de se coucher, ou encore à celui du rite pénitentiel en début de messe. Il n’en reste pas moins qu’aller se confesser demeure un effort de vérité similaire à la réconciliation en famille, ou encore à la sortie des poubelles de sa maison.

Est-il cohérent de désirer de tout son cœur communier avec Dieu à la messe sans rechercher la communion familiale avec Lui dans le sacrement de mariage ? La désaffection pour le mariage est vertigineuse : le nombre de mariage à l’église a diminué de 65% en 25 ans, alors que le nombre des ordinations a « seulement » baissé de 20% sur la même période. Quand on a une vie matrimoniale, désirer le mariage consonne de manière juste avec la communion de désir à la messe. J’aimerais donner envie aux chrétiens de se marier à l’église en faisant l’éloge de la beauté du mariage chrétien, même blessé, signe de l’amour du Christ pour l’Église, lui aussi blessé par les plaies de la Passion. Le sacrement du mariage rend les époux témoins de l’amour de Dieu pour son peuple et il donne les dispositions cohérentes pour communier au sacrement du Corps du Christ en recevant l’hostie.

La puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse (cf. 2 Co 12,9) dit Saint Paul.  Suis-je disposé à accueillir mes incohérences, comme des leviers pour toucher le Cœur de Dieu ? Dans le verset cité ci-dessus, Jésus dit à St Paul « ma grâce te suffit » ce qui a convaincu l’apôtre de laisser la puissance de l’amour de Dieu agir dans les faiblesses de sa vie « lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12,10). Demandons à Jésus et à la Vierge Marie un cœur droit pour vivre les sacrements comme source de vie évangélique ; demandons à l’Esprit Consolateur de redresser ce qui est tordu ou incohérent dans nos vies.