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Éloge de la communion de désir

Les gens de passage sur la paroisse louent volontiers la ferveur de nos assemblées dominicales et le nombre élévé de communions de désir (par bénédiction du ministre) plutôt que sacramentelle (par l’hostie consacrée). Osons établir un lien entre la ferveur de la foi catholique et la communion de désir. Osons faire l’éloge de la communion de désir.

La vie chrétienne est un chemin d’imperfection

La communion de désir au cours de la messe est perçue comme le signe d’une imperfection. Merci à ceux communient de cette manière de rappeler que toute vie chrétienne est perfectible jusqu’à la communion béatifique. Merci également de nous rappeler que c’est la vérité qui nous rend libre dans la relation d’amour avec Dieu et notre prochain. L’amour des frères et l’écoute de la Parole mise en pratique sont également des lieux de communion inséparables du rite de communion. Le dialogue du rite de communion rappelle d’ailleurs que la béatitude de l’invité au banquet est liée à son humilité devant Dieu : « Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri (sauvé) ».

La communion est un don de Dieu pour tous

Avant d’être un droit, la vie est un don. De même la communion avec Dieu est un don qui vient de Lui et personne n’en est exclu, sauf à la refuser : « Dieu veut que tous les Hommes soient sauvés » (1 Tim 2,4). Dans la mesure où nous croyons en Jésus Christ et sous l’action de l’Esprit, nous participons à la vie divine (cf. 2 Pierre 1,4), chacun selon ses dispositions. Il convient de rappeler que c’est la communion avec Dieu en Église qui sauve et non pas le rite de la communion eucharistique sacramentelle (prendre l’hostie) en soi.

Ai-je le désir de la communion avec Dieu ?

Quand nous entrons dans la file de communion, est-ce par habitude, pour faire comme les autres, ou bien par désir de vivre une rencontre vivante et amoureuse avec son Dieu ? La communion spirituelle rappelle que la communion sacramentelle est une relation d’amour réciproque. Autrement dit, ceux qui communient spirituellement par leur désir (en recevant la bénédiction) rappellent que la communion sacramentelle n’est pas une distribution automatique de vie divine. Le fait de voir à mes côtés des personnes qui reçoivent la bénédiction m’invite à supplier Dieu : « Seigneur Jésus, augmente en moi la foi et l’amour en ta présence réelle dans le Saint Sacrement de ton Corps et je serai sauvé ».

On comprendra que la communion de désir fervente porte plus de fruit qu’une communion sacramentelle tiède, a fortiori si elle n’est pas accompagnée de la pratique régulière de la réconciliation sacramentelle (confession) avec Dieu. La communion de désir est une réelle communion avec Dieu, c’est pourquoi elle est encouragée en dehors de la messe, spécialement devant le Saint Sacrement dans le Tabernacle ou encore mieux, exposé sur l’autel, comme dans notre chapelle St Joseph. Elle nourrit notre désir de voir Dieu, à travers le voile du Pain eucharistique.

Alors merci à tous ceux qui ne communient pas systématiquement, ou bien pas « pour le moment » au Saint Sacrement du Corps du Christ, car ils n’ont pas « les dispositions requises ». Ils témoignent de leur liberté d’aimer et de la gratuite du salut « c’est par grâce que vous êtes sauvés » (Ep 2,8). Rêvons qu’un jour, toutes les communions sacramentelles au Corps du Christ soit également des communions de désir !

Bon été à tous

Père Xavier Bizard