Nous voici en Carême, un temps privilégié pour la conversion du cœur. Notre cœur est « la pièce la plus retirée » où « le Père est présent dans le secret » (Évangile du Mercredi des cendres). Travailler sur notre cœur est indispensable. Comme dit le prophète Joël : « revenez à Dieu de tout votre cœur […] Déchirez vos cœurs et revenez au Seigneur car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour ! » (1ère lecture du Mercredi des cendres). Pour ce Carême, le pape François nous invite à méditer sur deux dons : le don qu’est l’autre et le don qu’est la Parole de Dieu. Écoutons-le : « la Parole de Dieu est une force vivante, capable de susciter la conversion dans le cœur des hommes et d’orienter à nouveau la personne vers Dieu. Fermer son cœur au don de Dieu qui nous parle a pour conséquence la fermeture de notre cœur au don du frère. » La Vierge Marie n’est-elle pas celle qui a le mieux vécu l’accueil de la Parole et l’accueil de l’autre ? Je vous propose de vivre ce Carême en nous laissant accompagner par Marie.
A l’écoute de la Parole de Dieu. Marie s’est laissée totalement saisir par Dieu : ne dit-elle pas à l’ange « qu’il me soit fait selon ta parole » ! Marie est tellement disponible à la Parole que celle-ci prend chair en elle ! Pour cela, faisons ce que dit St Paul « que la Parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse » (Col 3:16). L’objectif est simple: commencer et terminer chaque journée du Carême par un verset de l’Évangile. Au réveil, je lis l’Évangile du jour : je souligne un verset qui me touche. Durant la journée je peux le reprendre. Avant de me coucher je relis ce verset pour le ruminer en dormant ! Si vous faites cela votre vie va changer !
À la rencontre de l’autre, don de Dieu Comme dit le pape « la relation juste envers les personnes consiste à reconnaître avec gratitude leur valeur ». Pensons au regard que Marie porte sur chacun : regard de bonté, d’infinie tendresse et bienveillance. Au coucher (avant d’avoir repris le verset d’Evangile) je repasse ma journée pour repérer une personne dont j’ai eu du mal à reconnaître la valeur aujourd’hui : collègue, membre de ma famille, voisin, migrant… Je la confie à Dieu en disant pour elle un Je vous salue Marie. Notre Carême sera réussi s’il est vécu dans des petites choses bien concrètes. Ne cherchons pas à en faire trop. Comme disait Pierre Goursat, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel : « pour avancer il faut prendre de toutes petites décisions ! »
Bon chemin de Carême avec Marie
Père Yves+