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Le mot du curé

De l’angoisse à la joie de l’espérance

Chers frères et soeurs, 

​beaucoup sont angoissés en raison des incertitudes liées à la situation actuelle. Il est vrai que les motifs d’inquiétudes sont multiples en raison de la dégradation économique et sociale. Plus profondément, l’équilibre psychologique de beaucoup d’entre nous est ébranlé. 

Comment résister au virus sournois de l’anxiété ? Comment développer les anticorps spirituels pour affronter les épreuves actuelles ? 

​En ce temps de Carëme, n’oublions pas qu’au coeur du désert, s’il y a bien les tentations du diable, il reste que nous sommes toujours « conduits par l’Esprit » (Mt 4,1). L’Esprit de Jésus est toujours disponible pour nous accompagner « tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). 

La réponse essentielle est de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Je vous prescris un bon antidote : le chapitre 12 de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains. Dans ce passage très éclairant, Paul nous invite à ne pas prendre pour modèle le monde présent mais à transformer (convertir) notre manière de penser pour « discerner la volonté de Dieu » (Rm 12,2). 

L’Apôtre donne une série de conseils pour expliciter ce que Dieu veut : 

  • dans notre relation à Dieu : rester dans la ferveur de l’Esprit (v.11), être assidu à la prière et tenir bon dans l’épreuve (v.12) ;
  • dans notre relation aux autres : être unis par l’affection fraternelle et rivaliser de respect les uns pour les autres (v.10), pratiquer l’hospitalité et partager avec les personnes dans le besoin (v.13) ;
  • dans notre relation à nous-mêmes :se laisser attirer par ce qui est humble, ne pas se fier à son propre jugement (v.16).

Au coeur de son exhortation, Paul nous encourage à deux attitudes essentielles :

  • « ayez la joie de l’espérance ! » (Rm 12,12) : il s’agit d’entretenir la joie si intimement liée à l’espérance, c’est à dire à la confiance en l’avenir qui est dans la main de Dieu ;
  • « ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Rm 12,21) : résister au virus du mal en refusant de se laisser contaminer par le découragement et la peur. Choisir de faire confiance à Dieu en entretenant la joie de l’espérance.

Ces deux attitudes peuvent vraiment être une feuille de route pour le Carême. Voilà pourquoi nous avons appelé notre parcours de Carême « Joie de vivre » : la conversion écologique intégrale est un appel à la joie de l’émerveillement devant les splendeurs de la création et la bonté du Créateur.

Bon chemin de transformation vers la joie de Pâques !

​Père Yves+